Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes apud villam que dicitur Hadencuria (vers 1160) ; Lambertus presbiter de Hadencurt (1188) ; de hadencort (1237) ; hadencuria (1240) ; Hadencuria (1266) ; Hadancourt le haut clocher (1777) ; Hadancourt le Haut Clocher (1942).
Le clocher, qui donne son nom au village, mesure 33 mètres de haut et trône à 138 mètres d'altitude. Il a dû être reconstruit plusieurs fois à cause des intempéries et tempêtes.
Le hameau Le Mesnil-Lance Levée doit son nom à un seigneur du XIe siècle : Gauthier Lance Levée.
On attribue à Damval la signification de « val de la Dame ».
Le hameau de Lèvemont a vu son accent voyager au cours des siècles. Il doit son nom à sa situation naturelle en hauteur, sur le rebord d'un relief important d'où l'on domine tout le voisinage, appelé la Molière de Serans.
Histoire
Antiquité
Une voie romaine traversait le territoire communal du nord-est au sud-ouest : sans doute la voie de Beauvais (60, Oise), Caesaromagus, vers Chartres (28, Eure-et-Loir), Autricum, par Saint-Clair-sur-Epte (95, Val-d'Oise), Petromantalum.
Des vestiges gallo-romains ont été trouvés dans différents lieux de la commune : en bordure du CD 153 (route de Beauvais à Mantes-la-Jolie 78, Yvelines), au lieu-dit « chemin de Lierville » cinq sites gallo-romains présentant des céramiques ; près des « Grands Bois », et au sud du village près du vieux chemin vers Nucourt (95, Val-d'Oise), des tegulae et imbrices (tuiles plates ou rondes) ; au sud-ouest, sans doute les restes de trois bâtiments. Mais c'est à la limite des communes de Hadancourt et de Serans (60, Oise) qu'a été mis au jour un site gallo-romain remarquable, comportant au moins dix bâtiments, dont l'importance est attestée par la découverte de tubuliet d'un hypocauste (chauffage central gallo-romain), ainsi que de nombreux morceaux de céramique, dont certains signés. Les sources de Lèvemont ont été captées pour alimenter l'ensemble du site.
Les seigneurs
Parmi les seigneurs ayant eu en possession les terres de Hadancourt, les Gaudechard (ou Godechar) de Bachivillers (60, Oise), sont seigneurs vers 1470.
Dans la première moitié du XVIe siècle, les hameaux du Mesnil-Lance Levée et de Damval ont pour seigneur Ferry de Boulainvilliers, très vraisemblablement à la suite de son mariage vers 1530 avec Isabelle de Mornay de Buhy, les Mornay étant apparentés aux Gaudechart de Bachivillers. Les Boulainvilliers conservent ces domaines jusque dans la première moitié du XVIIe siècle, avec notamment Philippe de Boulainvilliers, seigneur de Damval (alors orthographié "Dampval"), marié à Denise de Fossés en 1592, et Léonor/Léonard de Boulainvilliers-Dampval, chevalier de Malte.
Par la suite, Hadancourt, Lèvemont et Damval ont appartenu au XVIIIe siècle à la famille Pasquier de Franclieu par Alexis Pasquier de Franclieu, dont la fille Charlotte Élisabeth épouse en 1724 Pierre-Anne de Courten († 1744 à Kembs, dans l'actuel département du Haut-Rhin). La famille de Courten qui est originaire du Valais suisse transmet ensuite, toujours par alliance, ses possessions dans le Vexin à la famille Le Bouteiller de Cléry de Serans à l'occasion du mariage en 1746 de leur fille Elisabeth-Claire de Courten avec son cousin germain Charles-Alexis de Cléry de Serans. Le fils de Charles-Alexis et d'Elisabeth-Claire, Charles-François de Cléry, naquit à Damval le 24 mars 1748, et deviendra à 52 ans, en 1800, maire de Serans.
Notons que le manoir seigneurial de Hadancourt avait, lui, cessé d'exister bien longtemps avant la Révolution.
Époque contemporaine
La pointe démographique que connaît la commune dans le premier quart du XIXe siècle est suivie par un déclin qui se poursuit jusqu'au milieu du XXe siècle. Les petits métiers et les artisans s'organisent autour de la vie rurale. Les occupations des habitants d'Hadancourt sont : bimbelotier (fondeur de petits objets en étain), tonnelier, chaudronnier, tourneur sur bois, matelassier, scieur de long, tisserand, charron, bergers (et bergères), fabricant de menus cordages, jardinier, mais aussi cabaretiers : Hadancourt comptait deux cafés en 1900.
Au milieu du XIXe siècle, presque toutes les habitations d'Hadancourt sont couvertes de chaume, ce qui a justifié la création d'une compagnie de sapeurs-pompiers volontaires, composée de 15 hommes engagés pour cinq ans. La commune possède à cette époque un presbytère, un lavoir, et 29,5 ha de terres et de friches sur la Molière de Serans. Elle possède également une « maison d'école », qui se trouvait alors 5, impasse des Rosiers, mais le logement pour l'instituteur n'eut une cheminée qu'en 1854. En 1869, la municipalité entreprend la construction d'une nouvelle école avec salle de mairie, qui sera complètement achevée en 1875. La classe de 1875 comptait 55 élèves (34 payants, et 21 gratuits). Lorsqu'en 1934 la jeune institutrice, Mme Édouard (née Marie-Thérèse Dumery, 1913-1998), prend sa première classe, celle-ci ne compte plus que 34 élèves. Notons qu'à la mémoire de celle qui fut l'institutrice du village pendant toute sa carrière, son nom a été donné à l'école communale.
Avec le XXe siècle, mais surtout après la 2nde guerre mondiale, on assiste à l'arrivée de la civilisation moderne : véhicules à moteurs, tracteurs, mais également la disparition des petites fermes du village, absorbées par des exploitations plus grandes. Des maisons se transforment en résidences secondaires à partir des années 1950-1960, et puis à partir des années 1970 à 1990, l'on voit de nouveaux habitants s'installer, qui résident à la campagne tout en travaillant en ville. Le village et ses hameaux offrent un cadre de vie préservé, tout en aménageant le confort de ses habitants : le syndicat intercommunal des eaux a été créé en 1953, et avec lui les châteaux d'eau de Hadancourt et de Lèvemont, le captage étant fait près de la Croix du Bellay. La voirie de la commune, s'étendant sur plus de 8 km, est élargie dans sa quasi-totalité pour faciliter la circulation automobile.
Sources :
Émile LAMBERT, Dictionnaire topographique de l'Oise, Amiens, 1982 (lire en ligne [archive]), p. 262.
Bernhard Duhamel, Guide des églises du Vexin français : Hadancourt-le-Haut-Clocher, Paris, Éditions du Valhermeil, 1988, 344 p. (ISBN 2-905684-23-2), p. 166-167.
Marie-Solange Dubreucq, "Hadancourt-le-Haut-Clocher", Les Cahiers de la S.G.B.E., no 35 (1995), p. 18-30
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